L’Eglise et la Tci

 

LÉGITIMITÉ DES CONTACTS

AVEC L’AU-DELÀ

 L’Église Romaine Chrétienne reconnaît la légitimité des contacts avec l’Au-delà.

Jacques Blanc-Garin avec des textes :

– du Père François Brune, sur l’ordre des faits,

– de différentes sources italiennes :

Journal Il Messagero (repris par Ansa) – Traduction de Marie-Françoise Chardon

ANSA (communiqué)

Journal La StampaTraduction de Pierre R. Théry

Agence Nationale Stampa Associad (ANSA) et le journal Vita e Mistero

 

 Édité et diffusé par l’association Infinitude

2 route d’Ambenay, Le Mesnil des Frétils – 27250 Les Bottereaux

Tél : 02 32 30 57 39    Mob : 06 88 64 01 27

 

1. INTRODUCTION

 Par les nombreuses rencontres que nous sommes amenés à faire, au sein de l’association ou en dehors, nous avons souvent été confrontés aux questions concernant la position de l’Église face à l’idée de contact avec des défunts, de même que vis à vis de ceux qui la mettent en pratique.

Il est un fait que pour beaucoup de croyants qui voudraient être en accord avec l’Église, la situation n’est pas très confortable lorsqu’ils souhaitent pratiquer une méthode de communication pour renouer le contact avec un proche et cher défunt…Continuer la lecture…

Nous connaissons certaines personnes, affligées par le deuil, qui ont parlé de cette possibilité au prêtre de leur paroisse, confiantes en sa sagesse, et qui ont été regardées comme « pestiférées » avec fin de non recevoir. Par contre, nous en connaissons d’autres, plus chanceuses, qui ont été écoutées et reçues avec les égards dus à une personne dans la douleur.

Les situations sont donc diverses et le rejet peut être fonction de multiples critères : étroitesse d’esprit, mais aussi peur, peur de la mort elle-même, peur de déstabilisation dans ses croyances, et peut-être peur de ce qui peut se passer après, si la vie présente n’est pas en accord avec la loi d’Amour.

Une nouvelle importante devrait changer quelque peu cette situation et, de plus, libérer d’un certain poids ceux qui pouvaient se culpabiliser d’entretenir un «dialogue» avec leurs chers défunts, par rapport à leur religion. Il s’agit tout simplement de la reconnaissance de l’Église en la légitimité des communications avec l’Au-delà, enrobée de beaucoup de précautions bien sûr, mais cela nous semble normal et ne nous est pas étranger.

Avant de passer en revue les différents articles à ce sujet, voyons un complément, reçu du Père François Brune, qui tente d’établir l’ordre des faits par rapport aux différentes publications :

« …Ces articles ne sont malheureusement pas tout à fait cohérents sur l’ordre des faits. Ce sont des articles de journalistes.

L’article de « Gente » laisse entendre que le Père Gino Concetti s’est exprimé ainsi dans « L’Osservatore Romano ». Au téléphone, quelqu’un de l’Osservatore m’a affirmé qu’il n’en était rien. Ce serait dans « Gente » que le Père Concetti se serait exprimé ainsi. Mais le Père Concetti est bien un des collaborateurs habituels de l’Osservatore. Je sais même par un autre Père franciscain italien que le Père Concetti est habituellement responsable de la troisième page de l’Osservatore, la page culturelle.

Autant que je puisse reconstituer l’ordre des faits d’après ces articles et leur date, il me semble que

ce serait le Père américain John Richard Neuhaus qui se serait le premier exprimé dans « L’Avvenire », journal catholique important.

D’autres journaux, « La Stampa », « Il Messagero », « La Repubblica » auraient aussitôt interrogé le Père Concetti sur cette question et publié ses commentaires le 28 Novembre 96, mais ce ne serait qu’un peu plus tard que la revue « Gente » aurait repris tout cela, dans son numéro 52 du 26 Décembre 96, page 6 (date qui m’a été donnée par quelqu’un de « Gente », directement au téléphone).

« Vita e Mistero » ajoute encore les commentaires d’un autre théologien : Gino Ciolini. Je ne connais pas la date de cet article…  »

Nous avons aussi demandé à notre ami Filippo Liverziani en Italie, ce qu’il en était sur place. Il nous a dit avoir posé lui-même la question au Père Concetti, qu’il connaît bien et qui lui aurait répondu, au sujet de son interview par le journal Gente, qu’il s’agissait là de «mots de journalistes», mais qu’il était substantiellement d’accord avec ce qui était rapporté.

Le Père Brune termine en précisant que « tous ces articles reconnaissent et soulignent qu’il s’agit là d’un changement de position de l’Église. Je pense qu’il est important de diffuser cette bonne nouvelle« .

C’est la raison pour laquelle nous avons réuni les articles qui suivent.

2. IL MESSAGERRO

Article sans signature

LE THEOLOGIEN : « LES CONTACTS AVEC LES MORTS SONT POSSIBLES »

Rome. Diffusé par Ansa le 27 Novembre 1996

Pour l’Église catholique, les « contacts », les « communications » avec le monde des morts ne sont pas impossibles, même si, dans ce domaine, il faut faire preuve d’un maximum de prudence afin de ne pas tomber dans la superstition, dans l’idolâtrie ou dans le satanisme.

Le problème du dialogue entre l’Au-delà et la vie terrestre, re-proposé aujourd’hui dans les pages culturelles du quotidien catholique « Avvenire », ne surprend pas les théologiens. « l’Église croit en la communion des saints. Cela signifie qu’une communication est possible entre ceux qui vivent sur cette terre et ceux qui vivent dans un état de repos éternel, au Paradis ou au Purgatoire » a expliqué  le Père Gino Concetti, le théologien de « l’Osservatore Romano ».

Le sens de certains phénomènes échappe à une interprétation théologique. « Il peut aussi se faire » – fait observer le Père Concetti – « que Dieu permette à nos chers disparus de nous envoyer des messages pour nous guider en certains moments de notre vie« . « Sous l’aspect de la foi » – a-t-il ajouté – « ces communications tendent à démontrer que la mort ne dissout pas la personne, que l’âme survit, que le dialogue n’est pas éteint« . « L’important » – prévient le Père Concetti – « est de ne pas évoquer certains phénomènes avec le risque de tomber dans la superstition ou dans l’idolâtrie« .

NOTE : Un article, paru dans « La Repubblica » du 28 Novembre 1997, reprend pratiquement les mêmes termes.

3. ANSA (Communiqué)

POUR L’ÉGLISE, LES CONTACTS AVEC LES MORTS NE SONT PAS IMPOSSIBLES

Rome. 27 Novembre 1997

« En tant que Chrétiens, nous ne nions pas que nous vivons dans un monde entouré de tous côtés par le mystère » – a observé de son côté le théologien des États-Unis John Richard Neuhaus. Par conséquent, les expériences de ceux qui disent avoir entendu ou rencontré des personnes disparues « sont possibles ». Mais en ce qui concerne certains « contacts », il ne faut pas jouer avec l’Au-delà, comme le font par exemple ceux qui se réunissent pour des séances de spiritisme ou pour des pratiques similaires.

A ce sujet, le catéchisme dit que « toutes les formes de divination sont à proscrire« , comme le « recours à Satan ou aux démons; l’évocation des morts ou autres pratiques comme l’astrologie, la chiromancie, la voyance et le recours au médium« .

« L’Église » explique Neuhaus « ne nie pas l’existence de phénomènes que les hommes ne parviennent pas à expliquer, et considère par conséquent comme possibles certaines manifestations. Elle est cependant prudente car elle ne veut pas cautionner ni alimenter des croyances ou des pratiques erronées« ..

Le théologien raconte dans « Avvenire », l’histoire arrivée à l’un de ses amis qui a vu s’asseoir près de lui une personne chère disparue. « Il peut y avoir » a expliqué Neuhaus « diverses explications pour un événement de ce genre : il a pu s’agir d’une apparition ou d’une hallucination. Cela a pu être une astuce psychologique ou un événement réel, mais nous n’avons pas besoin de nous donner une réponse définitive à tous les faits spécifiques« . « L’important » a-t-il ajouté « est de ne pas nier à priori ce genre de choses, mais de ne pas les alimenter non plus d’une manière erronée« .

4. LA STAMPA

Article de Luca Tomasi

PARLER AVEC LES MORTS ? C’EST POSSIBLE

Les théologiens : Dieu permet qu’ils nous envoient des messages. Mais l’Osservatore Romano met en garde de ne pas tomber dans le satanisme.

Cité du Vatican

Pour l’Église catholique, les contacts avec l’Au-delà sont possibles, mais dans la prudence pour ne pas dépasser les bornes de l’ésotérisme, ou pire encore du satanisme. Le thème du dialogue avec le monde des morts, de même que la présence du diable dans l’histoire et dans la vie quotidienne, fait partie des questions vouées à l’attention périodique des théologiens. Le quotidien catholique « Avvenire » vient  de soulever des interrogations renouvelées et jamais endormies, provoquant des réactions tout à fait positives du Père Gino Concetti.

Le Père Concetti est un franciscain reconnu comme le meilleur théologien de l’Osservatore Romano. Et pour le Père Concetti, des « contacts » et même des « communications » de l’autre côté de la barrière sont possibles.

« L’Église« , explique-t-il, « croit en la communion des saints. Cela signifie qu’une communication entre ceux qui vivent sur cette terre et ceux qui vivent dans un état de repos éternel, au Paradis ou au Purgatoire, est possible« . Élargissant l’éventail des hypothèses, « il peut aussi se faire que Dieu permette à nos chers disparus de nous envoyer des messages pour nous guider en certains moments de notre vie« . Du point de vue de la foi, ces communications démontrent « que l’âme survit, le dialogue n’est pas éteint«  et que « la mort ne dissout pas la personne« .

Naturellement, le Père Concetti sait qu’il pénètre sur un terrain difficile, sur lequel prospère un marché qui circonvient la bonne foi des gens. Et c’est pourquoi il prévient qu’il ne faut pas « évoquer les morts avec le risque de tomber dans la superstition et l’idolâtrie« . Le Père John Neuhaus, un théologien des États-Unis spécialisé dans le même domaine, émet un avis analogue.

Pour le Père Neuhaus « il est indéniable que nous vivons dans un monde entouré de tous côtés par le mystère« , mais « il ne faut pas jouer avec l’Au-delà comme font par exemple ceux qui se réunissent en des séances de spiritisme ou des pratiques similaires« .

Le problème du point de vue de l’Eglise est des plus sérieux et a de nombreuses facettes : le corps se dissout-il tout entier avec la mort ? L’âme reste-t-elle dans une sorte d’état intermédiaire, en attente de se réunir avec le corps à la résurrection ? Et alors, quel corps, celui d’avant ou un autre ?

Les écoles théologiques, catholiques et protestantes, ont donné depuis des décennies des réponses différentes, s’accordant aujourd’hui sur l’idée que la résurrection est une véritable renaissance et pas simplement un retour de l’âme dans l’ancien corps.

Il y a aussi une ample collection de livres qui racontent les expériences de ceux qui ont connu la « prémort », pour revenir ensuite dans la vie, comme « Les voix du silence » de Louise Kaplan. Et ces situations font l’objet d’analyses dans des cours de psychologie de la religion à l’Université Pontificale. La légitimité de cette recherche est reconnue dans un document de 1979 de la Congrégation pour la doctrine de la foi, lequel mettait en garde les « considérations arbitraires accordées aux représentations » de la vie après la mort, définissant les éventuels excès comme « une des plus importantes causes des difficultés que rencontre aujourd’hui la foi à se faire comprendre« . Mais dans le même temps, le document invitait les théologiens à approfondir la question.

5. AGENCE NATIONALE STAMPA ASSOCIAD (ANSA)

Article sans signature

LE THÉOLOGIEN : « NE PARLEZ AVEC LE CIEL QUE SI LA FOI VOUS INSPIRE »

Le Père Gino Concetti, commentateur à « l’Osservatore Romano » parle de l’Au-delà d’une manière nouvelle.

Cité du Vatican. Décembre 1996

Pour l’Eglise catholique, les contacts avec l’Au-delà sont possibles, et celui qui dialogue avec le monde des défunts ne commet pas de péché s’il le fait sous l’inspiration de la foi. C’est ce que soutient le Père Gino Concetti, frère de l’Ordre des Franciscains Mineurs, un des théologiens les plus compétents du Vatican et commentateur de l’Osservatore Romano, le quotidien officiel du Saint-Siège. L’intervention du Père Concetti, publiée ces jours derniers dans un article paru dans ce prestigieux journal, est très importante car pour la première fois s’y trouvent manifestées des tendances nouvelles de l’Eglise au sujet du paranormal, sur lequel, jusqu’alors, les autorités ecclésiastiques avaient formulé des avis nettement différents. Pour en savoir plus, nous avons interrogé le théologien.

« Selon le catéchisme moderne« , répond aussitôt le Père Gino Concetti « Dieu permet à nos chers défunts qui vivent dans la dimension ultraterrestre, d’envoyer des messages pour nous guider en certains moments de notre vie. A la suite des nouvelles découvertes dans le domaine de la psychologie sur le paranormal, l’Église a décidé de ne plus interdire les expériences de dialogue avec les trépassés, à condition qu’elles soient menées avec une sérieuse finalité religieuse et scientifique« .

Voulez-vous nous expliquer cette nouvelle conception théologique sur les communications avec l’Au-delà?

« Tout part de la constatation que l’Église est un unique organisme dont Jésus-Christ est le chef. Cet organisme est composé des vivants, c’est-à-dire aussi bien du peuple des fidèles sur la Terre que des trépassés, qu’ils soient les bienheureux et les saints qui sont dans la paix de l’esprit au paradis, que des âmes qui doivent expier leurs péchés au purgatoire. Ces trois dimensions sont unies, non seulement à Jésus, mais, suivant le concept de la « communion des saints », sont unis aussi ensemble. Ce qui signifie qu’une communication est possible« .

Selon la doctrine catholique, comment se produisent ces contacts ?

« Les messages peuvent nous parvenir non pas à travers les paroles et les sons, c’est-à-dire avec les moyens normaux des êtres humains, mais à travers des signes divers : par exemple par les songes, qui parfois sont prémonitoires, ou à travers des impulsions spirituelles qui pénètrent dans notre esprit. Impulsions qui peuvent se transformer en visions et en concepts« .

Père Concetti, tout le monde peut-il avoir ces perceptions ?

« Ceux qui captent le plus souvent ces phénomènes sont des personnes sensitives, c’est-à-dire les personnes qui ont une sensibilité supérieure à l’égard de ces signes ultraterrestres. Je veux parler des clairvoyants et des mediums. Mais les personnes normales peuvent avoir certaines perceptions extraordinaires, un signe étrange, une illumination soudaine. A la différence des personnes sensitives, elles peuvent rarement parvenir à interpréter ce qui se passe en elles et à l’intérieur d’elles-mêmes« .

Est-ce que pour interpréter ces phénomènes, l’Église leur permet de s’adresser à ces dits sensitifs et aux mediums ?

« Oui, l’Église permet de s’adresser à ces personnes particulières, mais avec une grande prudence et à certaines conditions. Les sensitifs auxquels on peut demander assistance doivent être des personnes qui mènent leurs expériences, même avec des techniques modernes, en s’inspirant de la foi. Si ces derniers sont des prêtres, c’est encore mieux. L’Église interdit tous les contacts des fidèles avec ceux qui communiquent avec l’Au-delà en pratiquant l’idolâtrie, l’évocation des morts, la nécromancie, la superstition et l’ésotérisme. Toutes les pratiques occultes qui incitent à la négation de Dieu et des Sacrements« .

Avec quelles motivations un fidèle peut-il entreprendre un dialogue avec les trépassés ?

« Il est nécessaire de ne s’approcher du dialogue avec les défunts que dans des situations de grande nécessité. Quelqu’un qui a perdu dans des circonstances tragiques son père ou sa mère, ou son enfant, ou bien son mari, et ne se résigne pas à l’idée de sa disparition. Avoir un contact avec l’âme du cher défunt peut rasséréner un esprit bouleversé par le drame. On peut s’adresser aux défunts également si l’on a besoin de résoudre un grave problème de vie. Nos ancêtres en général, nous aident et ne nous envoient jamais de messages qui portent atteinte à nous-mêmes ni à Dieu« .

Quelles attitudes convient-il d’éviter durant les contacts médiumniques ?

« Il ne faut pas jouer avec les âmes des trépassés. Il ne faut pas les évoquer pour des motifs futiles : pour obtenir par exemple le numéro du Loto. Il convient aussi d’avoir un grand discernement à l’égard des signes de l’Au-delà et de ne pas trop les « emphatiser ». On risquerait de tomber dans la crédulité excessive la plus suspecte. Avant tout il ne faut pas aborder le phénomène de la médiumnité sans la force de la foi. On risquerait de perdre son équilibre psychique et de sombrer tout à fait dans la possession démoniaque. Les prêtres exorcistes continuent de signaler des milliers de cas de personnes infestées par le démon à l’occasion de séances de spiritisme« .